Cirque

D’origine romaine, le cirque est un spectacle populaire, qui se déroule dans une enceinte circulaire, soit en plein air, soit plus fréquemment sous une tente appelée chapiteau.

Antiquité. A Rome, le cirque était si important pour le peuple qu’il le plaçait au même rang que sa subsistance : « Panem et circenses » (« Du pain et des jeux »), c’était, selon Juvénal, tout ce que réclamaient ses compatriotes. Le Circus Maximus possédait 385 000 places. Les jeux étaient composés de parades, de courses de chars, de bouffonneries, dont le héros, double bossu, est l’ancêtre à la fois de Polichinelle et du clown (Auguste) et surtout de combats entre hommes ou entre hommes et bêtes. Ces guerriers de cirque, les gladiateurs, pouvaient être des myrmidons, lourdement armés, ou des rétiaires, munis seulement d’un filet et d’un trident. Même des femmes y participèrent (en général des guerrières barbares) ; il y eut des gladiatrices gauloises. Les combats entre hommes et fauves sont les ancêtres de la corrida espagnole (il y avait déjà des courses de taureaux en Crète, mais non sanglantes). Les gladiateurs, insuffisamment armés, choisis parmi les esclaves et les criminels, se faisaient la plupart du temps dévorer. Ce qu’on rapporte des foules de chrétiens jetées aux lions est fort exagéré ; il se trouva certainement des chrétiens parmi les gladiateurs, mais jamais les adeptes d’aucune religion ne furent jetés en masse et sans défense aux fauves du cirque. Les empereurs romains aimaient ces jeux autant que leur peuple ; Commode alla jusqu’à descendre dans l’arène en myrmidon.

Cirque moderne. Il y eut aussi de célèbres cirques, à Antioche et à Constantinople. Mais l’histoire du cirque moderne commence en 1780, lorsque le sergent de cavalerie Astley fit construire le premier amphithéâtre à Westminster et présenta un numéro de haute école avec sa femme et son fils. Il eut un tel succès qu’il présenta son spectacle à Paris. A la fin du XIXe siècle, les cirques se multiplièrent. Le cirque français Franconi s’illustra pendant cinquante ans. Le cirque anglais le plus réputé du XIXe siècle fut le cirque Sanger. Aux Etats-Unis, dès 1830, les cirques se développèrent au point que Lola Montés, la célèbre danseuse, travailla dans l’un d’eux ; on connut le cirque Buffalo Bill, le cirque d’Annie du Far West, qui firent d’énormes recettes, mais le plus étonnant fut celui de Barnum. Parmi les cirques français les plus connus du XXe siècle, on peut citer Bouglione, Médrano, Amar, Pinder. Les cirques allemands se sont surtout illustrés par leurs dompteurs ; le cirque soviétique connaît de son côté un grand développement. Le programme moderne du cirque comprend des numéros de dressage, de haute école et d’acrobatie, où l’art du trapéziste tient une place de choix ; de nouvelles vedettes créent sans cesse des figures supplémentaires. Les clowns, eux aussi, sont très aimés du public du cirque ; certains, comme Foottit et Chocolat, Grock, Popov ou la famille Fratellini ont atteint à une gloire mondiale. Les énormes moyens dont dispose l’Amérique lui ont permis de développer encore les divertissements variés du cirque et de donner un caractère gigantesque à la parade, où défilent à la fois le personnel et les animaux du spectacle.

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