Académie française

La première par son âge et par son rang des cinq académies formant lInstitut de France, elle est née du besoin de fixer les règles de la grammaire et de l’orthographe et de défendre la pureté de la langue, qui sortait alors de sa gangue latino-romane. En 1635, les lettres patente présentées par Richelieu à la signature de Louis XIII confiaient à quarante hommes de lettres le soin d’élaborer un dictionnaire La première édition parut en 1694. Supprimé en 1793 par la Convention, mais rétablie dès 1795 par le Directoire, l’illustre compagnie reçut de Napoléon son siège actuel, quai de Conti, au palais de l’Institut, et elle y tint ses premières séances à partir de 1806. Les quarante « Immortels », surnom qui leur vient de la devise de lAcadémie « A limmortalité », élisent eux-mêmes de leurs nouveaux membres, mais le chef de l’Etat, « protecteur-né » de la Maison, peut refuser ou empêcher une élection. Le chemin est parfois long, qui va du dépôt de la candidature au discours de réception dans lequel l’impétrant fait l’éloge de son prédécesseur ; les visites traditionnelles du candidat ont rebuté certains (Montherlant), dautant plus qu’on peut être élu sans avoir fait acte de candidature. Seuls les discours de réception et lassemblée annuelle sont publics.

Les quarante fauteuils n’ont longtemps accueilli que des gens de pume, de pourpre ou d’épée. Mais depuis 1960, des élections comme celles de René Clair, Louis Armand, Jacques Rueff, Louis Leprince-Ringuet ont redonné « à la vieille dame du quai de Conti » un incontestable sang neuf cependant qu’à l’extérieur le ravalement de la coupole et la redorure de la coupole ont rendu au palais Mazarin sa première splendeur.

Il est notoire que 1es plus grands écrivains n’y furent pas tous reçus. Les noms qui suivent donnent à penser que « limmortalité » est une chose et la postérité une autre chose : Descartes, Pascal, Molière, Stendhal, Balzac, Proust, etc…

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