Bain

L’hygiène moderne recommande la pratique régulière du bain, et les lois applicables à la construction ne permettent plus en France l’édification de logements ni l’aménagement de terrains de camping qui ne comportent pas d’installations sanitaires. Mais la notion de propreté du corps n’est pas la seule qui soit liée au bain. Les ablutions et les rites de la purification par l’immersion dans l’eau existent dans toutes les civilisations. Dans le Lévitique, l’Eternel donne à Moïse et Aaron des consignes d’hygiène extrêmement précises (chapitre XVII) et, dans les Nombres (chapitre XIX), il conseille fortement au sacrificateur de la vache rousse de « laver son corps dans l’eau ». Mais il s’agit là d’un bain lustral plutôt que d’une véritable mesure d’hygiène. Si nous ne possédons guère de précisions sur les bains bibliques, il nous reste, en revanche, dans les vestiges du palais du roi Nestor de Pylos, la certitude qu’il y a trois mille ans les hommes n’ignoraient rien du confort des salles de bains. Cependant, il paraît bien évident que ce sont les Romains qui ont porté l’art de se baigner à son degré le plus élevé. Il est surtout question de bains publics (thermes), tels ceux, raffinés, de Caracalla, qui pouvaient accueillir 16000 personnes en même temps.

Seules les personnes très fortunées possédaient des salles de bains particulières ; encore s’agissait-il de véritables piscines. A la même époque, il existait également des stations thermales attirant de nombreux curistes. Le Moyen Age perpétua l’usage du bain (qu’on appelait alors étuve), et on en a dénombré les emplacements dans les abbayes et les châteaux de l’époque. Pourtant, la promiscuité des bains publics, telle qu’elle existait déjà chez les Romains, favorisa une certaine débauche, et les établissements publics furent très réduits jusqu’au XVIIIe siècle. De plus, la médecine du temps voyait dans le bain trop fréquent une cause de malaises. En Orient, en revanche, le bain est d’un usage quotidien dans presque tous les pays. Dans l’Inde religieuse, il procède d’un rituel précis, et les eaux du Gange accueillent quotidiennement des milliers de pénitents qui veulent purifier leur âme en même temps que leur corps.

Au Japon, où la propreté est scrupuleuse, le bain, genre de piscine carrée peu profonde, est familial ou public et fait partie des soins corporels quotidiens. L’islam a imposé un usage très grand des bains ; les édifices qui le permettent sont nombreux (hammams).

Différents types de bain :

Les pays musulmans pratiquent en effet le bain turc. Après immersion dans deux bains, dont le deuxième est très chaud, le masseur intervient et fait activer la sudation avant de frictionner, de rincer à l’eau fraîche et de refrictionner.

Le bain finlandais (sauna) comprend également plusieurs opérations. Dans une cabine aux murs de bois, on s’installe sur des gradins. L’eau jetée sur des pierres surchauffées provoque un dégagement de vapeur qui favorise la transpiration, opération après laquelle les participants se plongent dans l’eau glacée ou se roulent dans la neige, après s’être éventuellement fouettés avec des baguettes de bouleau.

D’une façon générale, outre sa fonction de propreté, le bain peut être une excellente thérapeutique. Il est tout particulièrement indiqué, selon sa température, pour son action excitante ou sédative sur la circulation (en distendant ou rétractant les vaisseaux), sur les centres nerveux et les échanges organiques qu’il active ou ralentit. L’observation des réactions de l’organisme au bain a donné lieu à une véritable médecine de l’eau, l’hydrothérapie. C’est un guérisseur bavarois, Kneipp, qui le premier en Europe a déterminé et vulgarisé, au XIXe siècle, la thérapeutique moderne du bain. L’hydrothérapie est naturellement conseillée aux enfants sous forme de bains. Les sportifs préfèrent les douches, plus stimulantes. Les insomniaques peuvent parfois trouver le repos en se relaxant dans l’eau tiède. Il arrive que l’on pratique l’alternance du jet froid et du jet chaud, c’est la douche écossaise, efficace contre les rhumatismes, les sciatiques.

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