Corinthe
Construite sur l’étroit bras de terre qui relie le Péloponnèse à l’Attique, elle fut pendant des siècles l’une des plus opulentes cités de la Grèce antique. Sa fondation remonte aux temps préhistoriques, et Homère en fait la patrie de Bellérophon, Médée et Sisyphe. Par sa situation géographique privilégiée, Corinthe fut, dès 750 av. J.-C., un centre commercial particulièrement florissant dont l’importance économique devait durer près de treize siècles. Son influence dans le monde hellénique en fit la grande rivale d’Athènes et de Sparte, alliée tour à tour à l’une ou à l’autre au cours d’interminables guerres, et notamment aux Ve et IVe siècles av. J.-C. L’activité maritime des Corinthiens leur avait permis de fonder plusieurs colonies, dont Corfou, dans les îles Ioniennes, et Syracuse, en Sicile.
La légendaire richesse de la ville avait favorisé le développement d’une vie culturelle intense. Les jeux Isthmiques, donnés en l’honneur de Poséidon, dieu de la mer, attiraient, tous les deux ans, d’innombrables visiteurs venus de tous les -pays méditerranéens. Les Romains s’emparèrent de Corinthe en 146 av. J.-C. et la détruisirent, mais elle fut rebâtie par César un siècle plus tard. Au début de l’ère chrétienne, elle était devenue la capitale de la province romaine d’Achaïe. Saint Paul y séjourna un an et demi, stigmatisant l’immoralité des habitants et fondant l’une des premières communautés chrétiennes, à laquelle il adressa deux épîtres. Au IIIe siècle, les invasions barbares portèrent un rude coup à la ville, dont l’activité ne cessa, dès lors, de péricliter jusqu’en 1858, année où elle fut totalement détruite par un tremblement de terre.
Célèbre depuis l’Antiquité pour son industrie du bronze et pour sa vaisselle, Corinthe n’est plus aujourd’hui qu’un petit port secondaire exportant les fameux raisins secs de la région.